Le patron de la Sacem «gagne» 600 000 € par an

Écrit le 12 décembre 2010 par Jiceo

Cette information dans Ouest-France-Dimanche du 12 décembre 2010:

« «Le patron de la Sacem gagne 600 000 € par ans. C’est à peu près ce que gagne le directeur du FMI. Les bénévoles des associations que la Sacem ponctionne vivent ça très mal.» Déclaration signée Yannick Favennec , député UMP de la Mayenne, qui réclame des exonérations de droits Sacem pour les associations. »

Manifestement le patron de la Sacem vit aux dépens de ceux qui l’écoutent…

…pontifier sur la noblesse de sa mission: «Du spectacle vivant à la consommation individuelle, la Sacem œuvre pour promouvoir l’exploitation de la musique dans le respect des artistes et de leur création.»

Pipeau monsieur. Si au premier degré, la phrase du député Yannick Favennec fait sens banalement: «Le patron de la Sacem gagne 600 000 € par an», une fois encaissée, l’information lui donne un trop plein de sens, tant le verbe « gagner » évoque soudain les gains des gagneuses, soumis aux prélèvements de leur protecteur.
Eh oui, ayant présidé il y a quelques années l’action des JMF (Jeunesses musicales de France) à Challans, je me suis vu soudain, rétrospectivement, en train de faire du racolage, quand je croyais travailler à la diffusion culturelle. J’ai donc reçu l’information en pleine figure, comme un coup de point. Car évidemment à l’époque je ne l’avais pas cette information, mais je savais ce que représentaient les sommes à verser à la Sacem après chaque spectacle, dans un budget impossible à équilibrer sans subventions.

Outre les subventions nationales (les JMF nationales subventionnées par le ministère de la Culture) qui réduisaient en amont le prix facturé aux organisateurs locaux nous, organisateurs locaux, ne pouvions équilibrer nos budgets que par les subventions municipales sollicitées chaque année.

Autrement dit, voilà encore quelqu’un (et probablement à un degré moindre quelques proches collaborateurs) qui se goinfre de la générosité publique (nos impôts) ainsi que du travail des bénévoles (non seulement ça ne me rapportait rien mais comme nombre d’animateurs bénévoles je devais y laisser quelques plumes). Générosité publique et travail bénévole dont l’intérêt demeure cependant: la diffusion du spectacle vivant.

J’ai la faiblesse de penser que tous les organisateurs bénévoles de spectacles, comme nombre d’artistes, prendront connaissance de cette information avec intérêt.

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