Anne Hidalgo, bonjour tristesse

Écrit le 12 janvier 2017 par Jiceo

« La maire PS de Paris Anne Hidalgo a dénoncé jeudi, dans un entretien au Monde (12/01/2017), « l’immense gâchis du quinquennat qui se termine » dont elle rend responsables à la fois François Hollande, Emmanuel Macron et Manuel Valls.

Anne Hidalgo, quelle tristesse! Serait-elle immortelle cette culture infantile sur laquelle le PS s’est construit? A croire que le double héritage qu’il porte comme un fardeau, l’union incestueuses du molletisme et du communisme, constitue un handicap rédhibitoire. La fécondation lors du congrès d’Epinay a enfanté un monstrueux Programme Commun, chimère qui refuse de mourir. Presque un demi-siècle plus tard on a l’impression que rien n’a changé.

« Selon moi, affirme la maire, il y a trois personnes responsables de l’immense gâchis du quinquennat qui se termine : François Hollande, qui a décidé de la politique à conduire, (l’ancien ministre de l’Economie) Emmanuel Macron, qui a été son conseiller et l’inspirateur d’une pensée qui a très largement fracturé la gauche, et (l’ex-Premier ministre) Manuel Valls. Ce dernier a porté une vision autoritaire allant jusqu’à soutenir, avec le président de la République, la déchéance de nationalité ».

Le parti comme refuge d’un monde idéalisé

Reprenons l’extrait significatif : « …Emmanuel Macron qui a été l’inspirateur d’une pensée qui a très largement fracturé la gauche ». On a là, ramassée l’expression de cette vieille culture organisationnelle qui fait passer au premier plan et avant tout l’existence de la gauche en tant que parti, rejetant dans le néant l’objet même de l’existence d’un parti politique lié à sa nature de parti politique : gouverner. La pérennité du parti pour lui-même, comme organisation sans lien avec l’objet de son existence, voilà l’ambition suprême de la maire de Paris. Le parti comme refuge d’un monde idéalisé qui n’a jamais existé mais qui procure un tel confort intellectuel!

Au fond, Anne Hidalgo préfère oublier que le PS est un parti de gouvernement et qu’à ce titre il doit prendre le pays dans l’état où il est, en tenant compte des contraintes internationales telles qu’elles se manifestent. Anne Hidalgo préférerait un PS éternellement dans l’opposition, statut qui institue un privilège de minorité lequel permet de conserver (seul désir des conservateurs) son homogénéité idéologique.

Et c’est cette lucidité-là, d’opposante perpétuelle qu’elle voudrait imposer au pays ? Tristesse.

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