Enseignants « désobéisseurs »
Les pieds nickelés font de la « résistance »
Bref, allons-nous continuer de confier l’éducation de nos enfants à de grands enfants? Nos impôts ont-ils vocation à entretenir des fonctionnaires en recherche perpétuelle de prétextes pour échapper à la mission que leur confie l’État, mission qui devrait justifier leur salaire? Les citoyens de ce pays sont-ils condamnés à supporter indéfiniment les frasques de ceux qui se nomment eux-mêmes les « désobéisseurs »? Un néologisme qui flirte pourtant avec l’autodénigrement, ce qui ne les effleure guère. Y a-t-il en effet pour des adultes(?) comportement plus enfantin que celui revendiqué de « désobéisseur »? De grands enfants qui, évidemment, n’ont même pas peur du ridicule. A cet âge-là ma bonne dame on ne doute de rien. Figurez-vous qu’ils sont « en résistance » les drôles. Le fascisme démocratique ne passera pas. Les pieds nickelés font de la résistance.
Mais ce comportement de défi à l’égard des institutions de la République est une ligne de conduite générale depuis quarante ans. Dont cet exemple n’est que le dernier avatar. Ceux qui devraient montrer l’exemple, les adultes, se complaisent dans des rôles d’enfant-roi. Ils refusent leur rôle d’adulte. Comportement pathétique, a fortiori chez ceux qui s’érigent en professionnel de l’éducation et qui à ce titre devraient «être exemplaires» notamment aux yeux des enfants. A moins que l’éducation civique ne soit qu’une discipline scolaire abstraite sans lien avec le monde vivant? «Faites ce que je dis, pas ce que je fais» serait alors le crédo pédagogique de base?
Le défi de l’autorité
On peut s’appesantir sans fin sur l’affaiblissement des règles de vie en commun qui conditionnent le « bien vivre ensemble ». On peut déplorer l’affaiblissement de l’autorité, émanant des personnes comme des institutions. Et le déplorer essentiellement chez les jeunes. Soit. Mais faut-il s’en étonner? Le respect d’autrui passe par le respect des institutions, le respect de la loi, le respect des règles. Or, depuis 40 ans les jeunes Français scolarisés ont eu sous les yeux sans discontinuer les agissements puérils d’enseignants, entrainés et soutenus par des syndicats irresponsables. Tout projet de réforme était hué, conspué a priori avant même d’avoir vu le jour. Le culte de la grève routinière et de la manif rituelle tenait lieu de savoir philosophique, politique, social. « Je suis contre le projet, c’est donc qu’il est mauvais » telle était à peu près la substance du travail de fond de la corporation. Des fonctionnaires titulaires pleins de morgue incapables de percevoir leur ministre autrement qu’en adversaire, voire en ennemi; incapables de concevoir leur relation à l’autorité sur d’autre mode que le défi et l’agressivité. Bref, un comportement d’enfant gâté qui refuse de grandir.
Comment le déni permanent de l’autorité de l’État par ceux qui se glorifient d’incarner les valeurs de la République ne finirait pas par déteindre sur des élèves écartelés entre des discours et des pratiques antinomiques? Des enseignants qui refusent (ou en sont incapables) de se conduire en adulte n’ont rien à faire dans l’école. Ils n’ont pas les qualités requises. Où l’on voit que diplômes et concours ne sont pas une garantie de compétence professionnelle.