Nicolas Sarkozy sort la réforme des Collectivités
La gauche sort ses mouchoirs

Écrit le 20 octobre 2009 par Jiceo

 Ah, quelle énergie les socialistes. Nicolas Sarkozy annonce une réforme des Collectivités territoriales et eux, ils sortent les mouchoirs, fidèles à eux-mêmes, au lieu de préparer le combat. Ils préfèrent courir pleurer dans le giron de mère-grand médiatique revêtus de leur grand manteau rouge: « Le grand méchant président rôde dans la campagne électorale. Il veut nous manger des élus! » Quelle énergie positive. Quelle envie de diriger le pays. Quel esprit d’initiative. Quelle autonomie intellectuelle. Ils crient au loup alors qu’ils devraient remercier Nicolas Sarkozy. Le nouveau mode de scrutin retenu pour l’élection des conseillers territoriaux pourrait être la planche de salut du Parti socialiste. Si il le veut. Mais est-ce si sûr?

Elle ne date pas d’aujourd’hui tout de même la complexité administrativo-politique de la France qui fige le pays dans une organisation rurale, digne du XVIIIe siècle. 36000 communes dont la plupart n’a aucune autonomie politique puisque une fois inscrites les dépenses obligatoires, le budget ne laisse rien à la décision politique. 95 Conseils généraux dont la fonction principale est de fournir un bureau luxueux, une voiture de fonction et un budget de communication à quelques notables en mal de notoriété mais dont on cherche en vain la légitimité politique. Qu’est-ce qui empêchait les socialistes d’engager la réforme des collectivités territoriales lorsqu’ils étaient au pouvoir (de 1981 à 1995 et de 1997 à 2002)? A fortiori en l’intégrant dans le processus de décentralisation? Mais ils ne l’ont pas engagée, pas plus qu’ils n’ont engagé la réforme des impôts et taxes, pas plus qu’ils n’ont engagé la réforme des retraites…

Oh bien sûr, ladite réforme n’est pas vraiment à la hauteur des attentes. Elle n’est qu’un premier pas timide. Mais il faut probablement passer par cet hypocrite maintient des Conseils généraux avant leur disparition ultérieure. Qui deviendra plus facile à mettre en œuvre lorsque les conseillers territoriaux seront opérationnels.

Une planche de salut pour la gauche

Sur le fond, qu’a-t-elle de scandaleux cette réforme? D’autant qu’elle ne sort pas du chapeau d’un homme seul, mais s’inspire des travaux de la commission Balladur. Certes elle est concomitante de la réforme de la taxe professionnelle. Et alors? Parce que des doutes et des questions demeurent il aurait fallu renoncer à tout, comme d’habitude? Cela fait 50 ans que la France accumule les retards d’adaptation parce que le système énarcho-politique, plus soucieux de faire durer les carrières que de mettre le pays en état de marche, cède à tous les lobbies.

Certes le mode de scrutin retenu pour les conseillers territoriaux change les habitudes. Mais avant de crier à la conspiration il serait bon d’aller y voir de plus près. Le scrutin uninominal majoritaire à un tour (pour 80% des sièges) est une planche de salut pour la gauche. Il va l’obliger (si elle veut des élus) à faire ce qu’elle ne fait pas spontanément, concentrer ses forces au lieu de les disperser. Adopter une stratégie d’union, par nécessité. En d’autres termes, revenir à l’essentiel en politique: présenter des candidats qui ont envie d’être élus pour assumer des responsabilités politiques effectives. Et renvoyer tous les chantres de la rhétorique stérile à leur vanité. On verra bien si les Verts, les Mélenchon, Buffet, continuent de jouer leur petite musique personnelle dans un scrutin uninominal à un tour.

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